La Turquie est prête à contribuer à la paix entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré lundi le chef de la diplomatie turque.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en visite à Ankara, Hakan Fidan a affirmé que les garanties de sécurité étaient une question qu’Ankara suivait de près.

Le ministre turc des Affaires étrangères a également souligné qu’Ankara attachait une grande importance à la nouvelle initiative américaine visant à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine “dans le cadre d’une approche axée sur les résultats”.

Moscou prêt à des pourparlers avec l’Ukraine...

Au sujet de la Syrie, il a indiqué que la Turquie et la Russie partagent un point de vue similaire concernant la fin des mouvements séparatistes.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part annoncé qu’une nouvelle réunion entre la Russie et les États-Unis aurait lieu dans le courant de la semaine.

Lavrov a fait savoir que des pourparlers à part entière entre la Russie et les États-Unis étaient prévus cette semaine pour surmonter les obstacles au fonctionnement des missions diplomatiques.

Le responsable russe a également indiqué avoir informé son homologue turc des résultats des pourparlers menés la semaine dernière avec les États-Unis en Arabie saoudite.

“Nous avons informé nos amis turcs en détail des pourparlers russo-américains qui ont eu lieu le 18 février à Riyad, qui ont été très appréciés en termes d’opportunité d’avoir enfin un dialogue normal, malgré les nombreuses contradictions qui, bien sûr, persistent “, a-t-il déclaré.

Interrogé sur les perspectives d’un règlement du conflit ukrainien, le chef de la diplomatie russe a déclaré que Moscou était prête à des pourparlers avec l’Ukraine, l’Europe et toute partie volontaire, mais a insisté sur le fait que la guerre ne s’arrêterait que lorsqu’un règlement acceptable pour Moscou serait trouvé.

Il a affirmé que la Russie avait annoncé des cessez-le-feu à plusieurs reprises, mais que l’Ukraine les avait utilisés pour renforcer ses positions militaires.

“Nous sommes prêts à négocier avec l’Ukraine, l’Europe et tous les représentants qui voudraient aider à parvenir à la paix de bonne foi, mais nous n’arrêterons les combats que lorsque ces négociations produiront un résultat ferme et durable qui convient à la Fédération de Russie”, a-t-il déclaré.

Il a également rappelé qu’un accord avec l’Ukraine avait été conclu à Istanbul en avril 2022, mais que l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson l’avait bloqué et que l’Occident avait fait obstruction à sa mise en œuvre pour affaiblir la Russie.

Selon Lavrov, Moscou attend la nomination d’un représentant américain pour les négociations avec la Russie sur le règlement du conflit ukrainien.

Il a également exprimé son opposition à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN soulignant qu’il s’agit là d’une nécessité dans tout futur accord de paix.

La Turquie appelle au réalisme au sujet de la candidature de l’Ukraine à l’OTAN

La Turquie a également souligné lundi la nécessité d’une approche réaliste des aspirations de l’Ukraine à l’adhésion à l’OTAN, soulignant les préoccupations de sécurité plus larges qui sous-tendent la demande de Kiev de rejoindre l’alliance.

“Cela ne nous dérangerait pas s’ils veulent être membres de l’OTAN, mais nous devons être très réalistes parce que nous avons ouvertement déclaré que nous sommes favorables à ce que l’Ukraine soit membre de l’OTAN. C’était la déclaration de notre président Recep Tayyip Erdogan, c’est donc notre position officielle", a affirmé Fidan dans une interview avec Bloomberg.

En réponse à une question de savoir si un changement dans l’administration américaine influencerait la position de Washington sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Fidan a fait remarquer : “Je ne suis pas sûr que l’administration précédente était également favorable à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Donc, je pense qu’il n’y a pas de nouvelle politique à ce sujet”.