Moyen-Orient
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Gaza: négociations intenses en Egypte pour la seconde phase de la trêve
Les négociateurs israéliens, qataris et américains poursuivent vendredi au Caire des pourparlers intensifs sur la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, prévue pour débuter dimanche et visant à mettre un terme définitif à la guerre.
Gaza: négociations intenses en Egypte pour la seconde phase de la trêve
Les Palestiniens poursuivent leur vie quotidienne dans des maisons endommagées et des tentes de fortune au milieu des décombres des bâtiments détruits par les attaques israéliennes / Photo : AA
il y a 10 heures

"Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve", a fait savoir jeudi le gouvernement égyptien.

Israël a envoyé ses négociateurs au Caire après que le Hamas a remis les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas.

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Depuis que les armes se sont tues le 19 janvier, 33 otages ont été rendus à Israël, dont quatre sont morts pendant leur captivité. Quelque 1.700 Palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes sur un total prévu de 1.900.

Sur 251 personnes enlevées le jour de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.

Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d'une durée de 42 jours et au cours de laquelle l'armée israélienne doit se retirer complètement de la bande de Gaza.

La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

"Pas d'autre choix"

A l'issue de l'échange de jeudi, le Hamas a estimé qu'Israël n'avait désormais "pas d'autre choix" que d'entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu'à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve.

Le Hamas s'était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza "en une seule fois" durant la deuxième phase.

Mais cette deuxième phase s'annonce délicate. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en outre sous la pression de ses alliés d'extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s'opposent à la fin de la guerre.

Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'"obligation morale" pour le gouvernement de tout faire pour "ramener tous les otages".

Netanyahu s'engage à "oeuvrer sans relâche" en ce sens, a affirmé son bureau.

Lire aussi : Tortures et négligences à la prison israélienne de Shatta

"Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le cessez-le-feu continue, pour que d'autres otages puissent être rendus, pour que l'aide désespérément nécessaire soit acheminée, et nous devons permettre aux Palestiniens de rentrer chez eux et de reconstruire leur vie", a déclaré de son côté jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump à Washington.

La deuxième étape de la trêve est censée démarrer en plein ramadan, mois durant lequel les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s'exacerber, notamment sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam situé à Jérusalem-Est, dans un secteur annexé par Israël.

Restrictions pendant le ramadan

Des centaines de milliers de Palestiniens viennent prier pendant le ramadan sur l’esplanade Al Aqsa, où le moindre incident peut vite dégénérer en affrontements.

L'accès à l'esplanade des Mosquées sera soumis aux "restrictions habituelles" de sécurité, a indiqué jeudi le gouvernement israélien.

Pour le ramadan 2024, Israël en avait interdit l'accès aux hommes de moins de 55 ans, aux femmes de moins de 50 ans et aux enfants de plus de 10 ans aux horaires habituellement réservés aux musulmans.

L'offensive israélienne menée dans la bande de Gaza a tué au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

Un homme tué en Cisjordanie

Les tensions sont vives ces dernières semaines dans le nord de la Cisjordanie, où l'armée israélienne mène une offensive majeure et y a déployé des chars pour la première fois depuis vingt ans.

Baptisée "Mur de fer", cette opération a débuté quelques jours après l'entrée en vigueur le 19 janvier d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après quinze mois de guerre.

L'opération militaire israélienne en Cisjordanie s'est étendue à plusieurs camps de réfugiés près de Jénine, Tulkarem et Tubas, villes de ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Un jeune Palestinien a été tué par des tirs israéliens jeudi lors d'un raid de l'armée sur le camp de réfugiés de Balata, dans le nord de la Cisjordanie, dans le cadre de l'expansion de son offensive en territoire occupé.

Le ministère de la Santé a déclaré qu'un homme de 25 ans avait été abattu par des soldats israéliens dans le camp, tandis que l'agence de presse officielle Wafa a indiqué que les forces israéliennes retenaient son corps.

La Société du Croissant-Rouge palestinien a rapporté que trois personnes avaient également été blessées, dont deux par des tirs à balles réelles.

L'organisation a ajouté que deux autres Palestiniens avaient été blessés par des tirs israéliens dans la ville de Jénine, également dans le nord de la Cisjordanie.

Au moins 64 Palestiniens ont été tués et des milliers déplacés lors de raids militaires israéliens en Cisjordanie depuis le mois dernier.

Depuis octobre 2023, au moins 927 Palestiniens ont été tués et près de 7 000 blessés lors d'attaques menées par l'armée israélienne et des colons illégaux, selon le ministère palestinien de la Santé.

L'Autorité palestinienne a averti que l'escalade israélienne en Cisjordanie faisait partie des efforts de Tel-Aviv pour annexer le territoire occupé.

Israël continue d'occuper des territoires palestiniens, syriens et libanais et refuse de se retirer ou de reconnaître un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale dans les frontières d'avant 1967.

En juillet, la Cour internationale de justice a déclaré que l'occupation israélienne de longue date des territoires palestiniens était "illégale", exigeant l'évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

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