Un seul narratif est possible, il semble qu’écouter une voix pro-palestinienne soit trop dangereux, en tout cas sur le Campus de Strasbourg.
L’eurodéputée avait annoncé sur les réseaux sociaux une conférence sur “la question palestinienne au sein de l’Union européenne” qui devait se tenir jeudi à 18 heures au Campus central de Strasbourg.
L’université avait déjà interdit cette même rencontre le 20 novembre 2024, en évoquant un risque de trouble à l’ordre public en cas de venue de la juriste franco-palestinienne.
Le tribunal administratif avait jugé ”illégale” cette interdiction estimant que ce refus portait atteinte à la liberté d’expression. La conférence avait donc été déplacée à ce 13 février.
L’Université de Strasbourg est-elle anti-palestinienne ?
La capitale alsacienne n’échappe apparemment pas à la nouvelle mode des universités françaises où il n’est plus possible de discuter d’un sujet en invitant tous les protagonistes.
Chacun se relance la balle. La direction de l'université a annoncé, lundi, l’annulation de la conférence, et assure que l’association étudiante n’a pas répondu aux demandes de l'Université sur les mesures de sécurité prévues lors de l’événement.
Le Comité Palestine Unistra qui regroupe des étudiants de plusieurs facultés répond qu’il allait le faire dans le délai imparti par cette même université, soit au plus tard mercredi à 16h00.
Les accusations de terrorise intellectuel de la part du CRIF local ont-elles fait peur à la direction de l’Université de Strasbourg ?
Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) Alsace a fait pression. L’organisation exprime son rejet catégorique de ce qu’elle considère comme une instrumentalisation des universités pour propager des discours de haine et d’apologie du terrorisme. Le CRIF s’inquiète de la montée d’un “nouveau terrorisme intellectuel“.
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La figure de Rima Hassan est au centre des critiques. Elle est connue pour ses positions tranchées et son rappel du droit international sur l’occupation de la Palestine et les violations israéliennes quotidiennes de ce droit.
L’université continue à travailler avec Israël
Cette décision de la direction est dans la droite ligne du maintien envers et contre tout des liens et du partenariat établi avec l’université israélienne Reichman.
Ce partenariat a été annulé en Conseil d’administration en juin 2024 à l'initiative des élus étudiants, mais l’Université a retourné la situation par un nouveau vote en décembre 2024. Depuis, l’Institut d’études politiques est secoué par des manifestations et des blocages. La police est même intervenue en fin janvier pour évacuer les militants.
TRT Français et agences